- Feb 22, 2025
Test d'intolérance à l'histamine : 4 étapes de diagnostic
- Joris Vanlerberghe
- Intolérance à l'histamine
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L’intolérance à l’histamine est une condition complexe dont les symptômes peuvent se confondre avec ceux d’autres maladies. Il n’existe pas encore de test d'intolérance à l'histamine unique et spécifique permettant d’établir un diagnostic certain. Cependant, plusieurs approches peuvent être utilisées pour détecter une déficience enzymatique de la diamine oxydase (DAO), un facteur clé dans l’élimination de l’histamine.
4 tests d'intolérance à l'histamine
Face à l'absence d'un test unique, des publications scientifiques proposent des méthodes qui permettent d'évaluer l’intolérance à l’histamine, notamment :
L’analyse de l’enzyme DAO,
Les tests cutanés et
Le test de provocation à l’histamine.
Le succès thérapeutique lors de la mise en place d'un régime sans histamine
1 - Analyse de l’enzyme DAO et activité enzymatique
L’un des marqueurs les plus étudiés dans l’intolérance à l’histamine est la DAO sérique, une enzyme responsable de la dégradation de l’histamine dans l’organisme. Son activité peut être mesurée par un enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA), qui permet de quantifier la dégradation de l’histamine sur une période définie à partir d’un échantillon sanguin.
Cependant, la fiabilité de cette méthode est débattue. Les niveaux de DAO varient au cours de la journée et d’une personne à l’autre, ce qui complique l’interprétation des résultats. De plus, certains chercheurs remettent en question la pertinence de ce test comme seul indicateur de l’intolérance à l’histamine.
Une alternative consiste à mesurer l’activité de la DAO par biopsie de la muqueuse intestinale, bien que cette approche nécessite davantage d’études pour être validée.
2 - Le test cutané au prick-test pour l’histamine
Le prick-test est un test couramment utilisé en allergologie qui peut également servir dans le diagnostic de l’intolérance à l’histamine. Ce test consiste à appliquer une goutte d’histamine sur la peau et à observer la réaction cutanée. Chez les personnes intolérantes, la rougeur persiste plus longtemps que chez les individus en bonne santé, indiquant une difficulté à éliminer l’histamine.
Toutefois, ce test présente certaines limites. Il ne permet pas de différencier l’intolérance à l’histamine des réactions allergiques classiques, et la dégradation intracutanée de l’histamine ne reflète pas forcément son métabolisme intestinal.
3 - Le test de provocation à l’histamine
Le test de provocation consiste à administrer 75 mg d’histamine à un patient sous surveillance médicale afin d’évaluer sa tolérance. Cette dose, normalement inoffensive pour un individu en bonne santé, peut provoquer des symptômes chez les personnes atteintes d’intolérance à l’histamine.
Ce test présente plusieurs avantages :
Il permet d’évaluer la tolérance individuelle à l’histamine.
Il aide à identifier la dose limite pouvant provoquer des symptômes.
Cependant, il nécessite un encadrement strict par un professionnel de santé et ne permet pas de quantifier précisément l’histamine présente dans les aliments.
4 - Le régime sans histamine
L’observation d’une réduction des symptômes associés à l’intolérance à l’histamine lors de l’adoption d’un régime strictement pauvre en histamine pourrait constituer un indice important pour orienter le diagnostic.
À l’inverse, si la consommation d’aliments riches en histamine entraîne une exacerbation des manifestations cliniques, cela renforcerait l’hypothèse d’une intolérance à l’histamine d’origine alimentaire. Cette approche empirique, bien que non suffisante pour établir un diagnostic définitif, peut néanmoins servir de base pour approfondir les investigations à l’aide d’autres tests spécifiques.
➡️ Pour télécharger la liste des aliments riches en histamine et la liste aliments sans histamine cliquez ci-dessous :
Test intolérance à l'histamine : les autres méthodes de diagnostic
Analyse des niveaux d’histamine dans les selles
L’analyse des niveaux d’histamine dans les selles a été envisagée comme une méthode de diagnostic, mais son utilisation reste limitée. En effet, le microbiote intestinal produit naturellement de l’histamine, ce qui rend cette approche peu fiable pour établir un diagnostic précis.
Évaluation génétique et polymorphismes
Certaines personnes présentent une prédisposition génétique à l’intolérance à l’histamine. Des études ont identifié plusieurs polymorphismes mononucléotidiques (SNPs) affectant la capacité du corps à métaboliser l’histamine. Une analyse génétique peut donc être utilisée pour identifier ces mutations et confirmer une susceptibilité à cette condition.
Un diagnostic basé sur plusieurs approches
Étant donné que l’intolérance à l’histamine partage des symptômes avec d’autres troubles digestifs et allergiques, il est recommandé d’adopter une approche combinée pour établir un diagnostic fiable. La prise en compte des antécédents médicaux, l’analyse de l’activité de la DAO, les tests cutanés et le test de provocation à l’histamine permettent d’obtenir une vision plus précise de la situation.
L’intolérance à l’histamine reste un sujet de recherche actif, et de nouvelles méthodes pourraient améliorer sa détection dans les années à venir.
À propos de l'auteur
Je suis Joris Vanlerberghe, naturopathe spécialisé dans les troubles digestifs et Auteur.
J’accompagne les personnes qui souffrent de troubles fonctionnels intestinaux comme le syndrome de l’intestin irritable (colopathie fonctionnelle), SIBO, IMO, dyspepsie ainsi que les personnes qui souffrent de maladies
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