SIBO et rosacée : un lien irréfutable ?

  • Nov 7, 2025

SIBO et rosacée : un lien irréfutable ?

  • Joris Vanlerberghe
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SIBO et rosacée : une méta-analyse 2025 révèle une association forte et l’efficacité de la rifaximine. Découvrez les résultats complets et leurs implications cliniques.

La rosacée est un dermatose inflammatoire chronique dont les mécanismes restent complexes. Une méta-analyse publiée en 2025 dans Terapevticheskii Arkhiv a évalué de manière systématique la relation entre SIBO (small intestinal bacterial overgrowth) et rosacée. Ce travail regroupe 6 études cliniques et apporte les données les plus détaillées à ce jour sur la prévalence du SIBO chez les patients rosacée, le risque associé et l’efficacité du traitement par rifaximine.


Prévalence élevée du SIBO dans la rosacée

La méta-analyse inclut 801 participants : 581 patients atteints de rosacée et 220 sujets contrôles.

Les résultats montrent une différence marquée :

  • 35,8 % des patients rosacée présentent un SIBO

  • 9,391 % dans les groupes témoins

Ces chiffres reposent sur des tests respiratoires au lactulose, à la glucose ou une combinaison des deux, selon les études. La différence est nette, même en tenant compte de l’hétérogénéité entre les travaux.


Un risque de SIBO nettement plus élevé chez les patients rosacée

Le risque d’avoir un SIBO en cas de rosacée est multiplié par 3,5. Ce résultat est statistiquement significatif et cohérent avec l’ensemble des données analysées.

Cette observation suggère que le SIBO constitue un facteur fréquemment associé à la rosacée, notamment dans les formes persistantes.


Comment le SIBO pourrait contribuer à la rosacée ?

Plusieurs mécanismes physiopathologiques pourraient expliquer cette association :

  • une augmentation de la perméabilité épithéliale, facilitant le passage de lipopolysaccharides et d’antigènes bactériens ;

  • une activation des récepteurs immunitaires (TLR) et la libération de cytokines inflammatoires (TNF-α, IL-1β, IL-8) ;

  • une stimulation de voies neuro-immunes impliquant TRPV1, contribuant à l’érythème et aux sensations de brûlure ;

  • une dysbiose pouvant entraîner une malabsorption du zinc et de la vitamine B12, éléments nécessaires au maintien de la barrière cutanée ;

  • un rôle de l’axe intestin – cerveau – peau, via des médiateurs tels que la substance P, VIP et CGRP.

Tous ces éléments sont explicitement décrits dans les modèles modernes de communication intestin-peau.


Diagnostic du SIBO

Toutes les études incluses ont utilisé des tests respiratoires :

  • test au lactulose,

  • test à la glucose,

  • ou une combinaison des deux.

Aucun autre mode de diagnostic n’a été retenu dans le méta-analyse.


Effet du traitement par rifaximine sur les symptômes de rosacée

Les six études analysées ont utilisé la même posologie :

Rifaximine 1200 mg/jour pendant 10 jours

Les résultats rapportés dans le PDF montrent :

  • 57,9 % des patients présentent une amélioration significative ou une rémission ;

  • jusqu’à 85,7 % d’amélioration lorsque l’éradication du SIBO est confirmée ;

  • une étude à long terme rapporte une rémission maintenue chez 64,5 % des patients trois ans après le traitement ;

  • dans une étude, l’éradication du SIBO atteignait 94,3 %.

Ces données soulignent l’importance de l’éradication du SIBO pour obtenir une amélioration cutanée durable.


Pourquoi envisager un dépistage du SIBO chez les patients rosacée

Au vu des résultats, plusieurs arguments justifient de rechercher un SIBO chez certains patients :

  • une prévalence élevée dans la rosacée,

  • un risque nettement augmenté,

  • une amélioration cutanée directement liée à l’éradication du SIBO,

  • des formes de rosacée parfois résistantes aux prises en charge habituelles.

L’inclusion du dépistage du SIBO peut donc être envisagée, notamment dans les situations où les traitements standards ne permettent pas une amélioration suffisante.


Limites de l’étude

Cette méta-analyse présente plusieurs limites importantes :

  • Hétérogénéité élevée entre les études (méthodes, populations, résultats), ce qui réduit la comparabilité.

  • Méthodes diagnostiques variables pour le SIBO (lactulose, glucose ou combinaison), pouvant influencer la prévalence observée.

  • Taille d’échantillon limitée dans plusieurs études, diminuant la puissance statistique.

  • Données incomplètes dans certaines publications, notamment l’absence de groupe contrôle ou de description précise du test utilisé.

  • Facteurs confondants non contrôlés, comme le tabagisme, dont l’impact reste incertain.

  • Absence de standardisation stricte des critères diagnostiques de la rosacée entre les études.

  • Dépendance aux tests respiratoires, sans recours au gold standard (aspiration jéjunale), ce qui limite la précision diagnostique.


Questions fréquentes

Le SIBO est-il plus fréquent chez les personnes atteintes de rosacée ?

Oui. La méta-analyse montre une prévalence de 35,8 % chez les patients rosacée contre 9,391 % dans les groupes contrôles.

La rosacée augmente-t-elle réellement le risque de développer un SIBO ?

Oui. Le risque relatif observé est de 3,501, ce qui indique un risque nettement plus élevé.

Comment le SIBO a-t-il été diagnostiqué dans les études incluses ?

Uniquement par test respiratoire (lactulose, glucose, ou les deux).

Le traitement par rifaximine améliore-t-il les symptômes cutanés ?

Oui. Entre 57,9 % et 85,7 % des patients voient leurs symptômes diminuer si le SIBO est éradiqué.

Dans quels cas envisager une recherche de SIBO ?

Lorsque la rosacée est persistante, récurrente ou insuffisamment contrôlée par les traitements habituels.

Joris Naturopathe

À propos de l'auteur

Je suis Joris Vanlerberghe, naturopathe spécialisé dans les troubles digestifs et Auteur.

J’accompagne les personnes qui souffrent de troubles fonctionnels intestinaux comme le syndrome de l’intestin irritable (colopathie fonctionnelle), SIBO, IMO, dyspepsie ainsi que les personnes qui souffrent de maladies
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