- Nov 29, 2024
Régimes alimentaires du SIBO
Il existe 3 types de régime alimentaires utilisés pour le SIBO en pratique, mais tous ne sont pas soutenus par des études scientifiques !
Le régime pauvre en FODMAP
Le régime en glucides spécifiques (+ sans FODMAP aussi appelé Bi-Phasique)
Le régime sans fermentation
Le régime pauvre en FODMAP pour le SIBO
Jusqu'en 2024, aucune étude n'avait exploré l'utilisation du régime pauvre en FODMAP pour traiter le SIBO. Cependant, une étude récente, particulièrement intéressante, a examiné une approche combinant des antibiotiques naturels à base de plantes, des antibiotiques classiques, des probiotiques et un régime pauvre en FODMAP pour traiter le SIBO.
FODMAP et SIBO : résultats
Le régime pauvre en FODMAP combiné au traitement naturel du SIBO ont montré un potentiel bénéfique pour améliorer les symptômes du SIBO. Ceci est, au moment ou j’écris cet article, la première étude qui a mis en place le régime pauvre en FODMAP chez les malades du SIBO et d’IMO !
Article à lire : Berbérine VS rifaximine
Article complet : Régime alimentaire pauvre en FODMAP
Le régime en glucides spécifiques dans le traitement du SIBO
Le régime en glucides spécifiques est un protocole alimentaire qui exclut les céréales, le lactose et la majorité des sucres. Développé dans les années 1920 par le Dr Sidney Haas, un pédiatre, ce régime visait initialement à traiter les patients atteints de maladie cœliaque. Quelques décennies plus tard, Elaine Gottschall, inspirée par les bienfaits observés chez sa fille atteinte d’une maladie inflammatoire de l’intestin, a écrit un ouvrage intitulé Breaking the Vicious Cycle, contribuant à la reconnaissance de ce régime.
Aujourd’hui, plusieurs études ont exploré l’intérêt de cette approche pour la maladie de Crohn. Les résultats sont encourageants : certains patients ont même rapporté une mise en rémission.
En revanche, concernant le SIBO, l’efficacité de ce régime n’a pas encore été prouvée scientifiquement. Son mécanisme repose sur la limitation des aliments riches en glucides. Bien qu’il puisse réduire les symptômes, il ne constitue pas une solution définitive pour traiter la cause profonde du SIBO.
Régime en glucide spécifique : aliments autorisés
Régime en glucide spécifique : aliments à éviter
Ces listes là ne sont pas exhaustives
Différences entre le régime en glucides spécifiques et le régime FODMAP
Le régime en glucides spécifiques et le régime pauvre en FODMAP sont deux approches alimentaires souvent évoquées dans la gestion des troubles digestifs comme le SIBO ou le syndrome de l'intestin irritable, mais ils diffèrent de manière significative.
Par exemple, le régime en glucides spécifiques permet la consommation de tous les fruits et légumes, y compris ceux qui sont fréquemment problématiques pour les personnes souffrant de troubles intestinaux : choux, oignons, ail, pomme, blé…
A l’inverse, le régime FODMAP interdit les aliments riches en sucres fermentescibles (ail, oignon, choux, blé, pommes, etc), mais inclut des options comme le riz et les pommes de terre, qui ne se trouvent pas sur la liste du régime en glucides spécifiques.
Approche combinée : une solution intéressante ?
Pour réduire davantage les réactions de fermentation qui alimentent les ballonnements et les désordres digestifs caractéristiques du SIBO, certains Naturopathes anglophones, tels que le Dr Allison Siebecker et le Dr Nirala Jacobi, ont proposé une combinaison des deux régimes.
Cette approche, connue sous le nom de régime bi-phasique, vise à tirer parti des avantages de chaque méthode tout en minimisant leurs limites.
Dans la pratique, ce régime combiné peut aider à soulager les symptômes du SIBO et de l’IMO. Toutefois, il est essentiel de respecter certaines précautions pour éviter des effets indésirables.
Précautions à prendre avec ce régime alimentaire
Surveiller la perte de poids : Le régime, en réduisant considérablement l’apport calorique, peut entraîner une perte de poids non désirée. Il est important de s’assurer que l’alimentation reste suffisante pour répondre aux besoins énergétiques. En cas de sous-poids ce régime ne peut pas être proposé.
Prévenir les carences nutritionnelles : La suppression de nombreux groupes d’aliments peut entraîner des déficits en vitamines, minéraux ou autres nutriments essentiels. Une planification minutieuse ou des compléments alimentaires peuvent être nécessaires.
Éviter chez les personnes souffrant de troubles alimentaires : Les régimes stricts peuvent aggraver des troubles du comportement alimentaire, comme l’orthorexie ou l’anorexie. Dans ces cas là, il ne doit pas être proposé.
Considérer l’impact émotionnel et social : Une alimentation très restrictive peut isoler socialement et provoquer du stress ou de la frustration chez certaines personnes. Le soutien psychologique peut être bénéfique dans ces cas.
Rappel important : Ce régime ne traite pas les causes profondes du SIBO. Il est utile pour gérer les symptômes mais ne constitue pas une solution curative.
Pourquoi être accompagné est essentiel
Avant de mettre en place tout type de régime, il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé ou un naturopathe spécialisé dans les troubles digestifs. Ils pourront personnaliser l’approche en fonction de vos besoins, s’assurer d’un bon équilibre alimentaire et surveiller les éventuels effets secondaires.
A mon sens, le régime pauvre en FODMAP seul est une solution plus adaptée pour les personnes qui souffrent de SIBO !
Le régime sans fermentation pour prévenir les rechutes du SIBO
Le régime sans fermentation est une approche élaborée par le centre américain Cedars-Sinaï, notamment au sein de l’unité de recherche dirigée par le Dr Mark Pimentel. Contrairement à un régime strict comme le régime sans FODMAPs, il s’agit davantage d’un ensemble de recommandations visant à limiter les processus de fermentation dans l’intestin. Ce régime est généralement adopté après la phase d’éradication du SIBO.
Ce régime agit sur deux axes principaux :
La réduction des aliments fermentescibles, avec une action directe sur le microbiote intestinal ;
L’espacement des repas, favorisant une meilleure motilité intestinale.
Alors que le régime sans FODMAPs est souvent utilisé pour traiter les symptômes du syndrome de l’intestin irritable, le régime sans fermentation se concentre davantage sur la prévention des rechutes du SIBO après traitement.
Réduction des aliments fermentescibles
Un des piliers de cette approche est la limitation de la consommation d’aliments qui favorisent la fermentation dans l’intestin. En réduisant ces aliments, on limite la production de gaz et autres sous-produits métaboliques associés à la prolifération bactérienne. Cela contribue à stabiliser l’environnement intestinal et à prévenir les conditions favorables à un nouveau déséquilibre.
Espacement des repas et motilité intestinale
L’un des éléments clés du régime sans fermentation est l’introduction de périodes de jeûne entre les repas, appelées phases de jeûne interprandiales. Ces périodes sont cruciales pour permettre l’activation du complexe moteur migrant (CMM), un mécanisme naturel de "nettoyage" de l’intestin grêle.
Lorsque les repas sont trop rapprochés (toutes les 2 ou 3 heures, par exemple), ce processus de nettoyage est interrompu, ce qui peut favoriser l’accumulation de bactéries et de résidus alimentaires dans l’intestin grêle. En espaçant les repas, on laisse le temps au CMM d’évacuer efficacement les déchets et bactéries vers le côlon, réduisant ainsi le risque de rechute.
Une approche préventive et non curative
Le régime sans fermentation ne vise pas à traiter les symptômes aigus du SIBO, mais à maintenir un équilibre intestinal à long terme après une phase d’éradication. C’est donc une stratégie préventive, complémentaire aux traitements médicamenteux ou diététiques, qui permet d’optimiser la santé intestinale et de limiter les récidives.
En adoptant ce régime, les patients atteints de SIBO peuvent bénéficier d’un meilleur contrôle de leur état et d’une amélioration durable de leur qualité de vie.
Faut-il suivre un régime alimentaire strict pour traiter le SIBO ?
Il ne s’agit pas de mettre en place un régime strict, mais plutôt d’adopter une approche flexible qui permet de profiter pleinement de ses repas sans trop de privations. À l’exception de quelques restrictions – comme éviter les sodas, certains légumes, les légumineuses et les céréales complètes – le reste des aliments ne devrait pas poser de problème, à condition que le SIBO ait été préalablement éradiqué.
Est-il indispensable de suivre un régime alimentaire pour traiter le SIBO ?
Non, il n’est pas obligatoire de suivre un régime spécifique pour traiter efficacement le SIBO ou l’IMO. Comme mentionné précédemment, aucun régime alimentaire n’a prouvé son efficacité dans l’éradication directe du SIBO. Cependant, la mise en place d’un régime visant à réduire la consommation de glucides fermentescibles peut être utile pour mieux gérer les symptômes associés.
Il est important de noter que le seul traitement validé pour éliminer le SIBO reste, à ce jour, la prise d’antibiotiques, souvent en complément d’autres interventions, comme l’amélioration de la motilité intestinale ou la gestion des causes sous-jacentes. Un régime alimentaire adapté peut néanmoins jouer un rôle de soutien, en complément de ces traitements, pour améliorer le confort digestif et réduire les symptômes.
Quel régime choisir ?
Au vu des études scientifiques et de ma pratique, je recommanderai le régime pauvre en FODMAP qui possède une méthodologie rigoureuse, pratique et de plus en plus connue des malades.
À propos de l'auteur
Je suis Joris Vanlerberghe, naturopathe spécialisé dans les troubles digestifs et Auteur.
J’accompagne les personnes qui souffrent de troubles fonctionnels intestinaux comme le syndrome de l’intestin irritable (colopathie fonctionnelle), SIBO, IMO, dyspepsie ainsi que les personnes qui souffrent de maladies
inflammatoires chroniques intestinales : maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique