Le SIBO et l'IMO sont souvent associés à diverses pathologies, notamment la rosacée, le syndrome des jambes sans repos, la cystite interstitielle et la fibromyalgie.

Voici une liste des maladies associées au SIBO :

1. Cystite interstitielle : Une forte corrélation est observée entre le SIBO et la cystite interstitielle, suggérant que les troubles inflammatoires intestinaux et vésicaux partagent des mécanismes communs (Nickel et al., 2010).

2. Fibromyalgie : La fibromyalgie et le SIBO partagent des caractéristiques cliniques communes, notamment la douleur chronique et la sensibilisation centrale, ce qui indique un lien possible entre ces deux pathologies (Clauw etal., 1997).

3. Syndrome des jambes sans repos : Bien que les données spécifiques reliant directement le syndrome des jambes sans repos et le SIBO soient limitées, des pathologies inflammatoires et neurologiques partagées pourraient expliquer leur coexistence.

4. Rosacée : Le SIBO est souvent observé chez les patients atteints de rosacée, avec des améliorations significatives des symptômes de la peau lorsque le SIBO est traité, ce qui suggère un lien étroit entre ces deux conditions (Miazgaet al., 2015).

Ces associations soulignent l’importance d’une approche multidisciplinaire pour le diagnostic et le traitement des patients présentant des symptômes compatibles avec le SIBO et ces pathologies concomitantes.

Maladies associées au SIBO : détails

SIBO et cystite interstitielle : une association révélée par une étude clinique

Une étude publiée en 2008 dans Digestive Diseases and Sciences a exploré la relation entre le SIBO et la cystite interstitielle, une affection chronique de la vessie caractérisée par des douleurs pelviennes et des symptômes urinaires persistants. Les chercheurs ont évalué la prévalence du SIBO chez des patients atteints de cystite interstitielle présentant, également des symptômes gastro-intestinaux.

Méthodologie de l'étude :

• Participants : 21 patients diagnostiqués avec une cystite interstitielle et des symptômes gastro-intestinaux.

• Procédure : Tous les participants ont subi un test respiratoire au lactulose pour détecter la présence de SIBO.

Résultats principaux :

• 81 % des malades de cystite interstitielle étaient positif au test respiratoire, indiquant la présence de la maladie (SIBO) concomitante à leur cystite interstitielle.

• 40% des malades de cystite interstitielle ont remarqué une amélioration, parfois importante de leur pathologie.

Rôle des mastocytes et du sulfure d'hydrogène du SIBO dans la fibromyalgie

L’explication la plus probable à ce jour reste l’activation du système immunitaire (notamment mastocytes) que l’on retrouve dans le SII mais aussi dans la cystite interstitielle. Le rôle de la dégranulation des mastocytes de la vessie dans la cystite interstitielle a été confirmé par une élévation de la tryptase urinaire. Une perméabilité intestinale accrue avec la translocation de bactéries et de sous-produits bactériens est connue pour activer les mastocytes, ce qui est généré par le SIBO et explique l'amélioration significative des symptômes de la cystite interstitielle après éradication du SIBO.

Conclusions de l'étude :

Les résultats suggèrent une association notable entre le SIBO et la cystite interstitielle chez les patients présentant des symptômes gastro-intestinaux. Le traitement du SIBO pourrait donc constituer une approche thérapeutique bénéfique pour atténuer les symptômes de la cystite interstitielle.

SIBO et fibromyalgie

Une étude publiée en 2004 dans Annals of the Rheumatic Diseases, menée par le Dr. Mark Pimentel, a mis en lumière une connexion importante entre la fibromyalgie et le SIBO.

L’équipe de recherche a utilisé le test respiratoire SIBO pour mesurer la présence de SIBO chez des patients atteints de fibromyalgie, de syndrome de l'intestin irritable (SII) et chez des individus en bonne santé.

Les résultats sont frappants :

• 100 % des patients fibromyalgiques avaient un test positif au SIBO.

• 86% des symptômes digestifs et fibromyalgiques se sont améliorés après l'éradication complète du SIBO.

• 20 % seulement du groupe témoin présentaient un SIBO.

Le test respiratoire SIBO mesure la production d'hydrogène et de méthane, produits par les bactéries dans l'intestin grêle. Les niveaux d'hydrogène étaient particulièrement élevés chez les patients atteints de fibromyalgie, suggérant une potentielle contribution du SIBO aux symptômes, notamment :

• Fatigue chronique : souvent liée aux carences nutritionnelles provoquées par le SIBO.

• Douleurs musculaires et somatiques : accentuées par l'inflammation systémique générée par le SIBO.

• Troubles digestifs : typiques de la prolifération bactérienne dans l'intestin grêle.

Rôle des endotoxines et du lipopolysaccharide (LPS) du SIBO dans la fibromyalgie

Des recherches ont montré que les endotoxines bactériennes résultant du SIBO peuvent augmenter la sensibilité à la douleur chez les patients fibromyalgiques. En particulier, le lipopolysaccharide (LPS), un composant des membranes des bactéries gram-négatives, est davantage absorbé lorsque le SIBO est présent, ce qui provoque :

• Activation microgliale : ce qui contribue à la sensibilité centrale à la douleur.

• Inflammation musculaire : qui peut aggraver les douleurs articulaires et musculaires typiques de la fibromyalgie.

• Sensibilisation centrale et périphérique : entraînant une intensification de la douleur.

Des études ont également montré que des niveaux élevés d'hydrogène, mesurés par le test respiratoire, corrèlent avec la gravité des douleurs chez les patients atteints de fibromyalgie, renforçant l'hypothèse d'un lien entre SIBO et intensité des symptômes douloureux.

Conclusion : SIBO et fibromyalgie

Eradiquer le SIBO, s'il est présent chez les personnes qui souffrent de fibromyalgie, apparaît comme primordiale pour espérer améliorer les symptômes de la fibromyalgie (douleurs musculaires / articulaires) chez les malades !

Syndrome des jambes sans repos et SIBO

Des études menées par Weinstock et Walters et Weinstock et Leonard ont révélé une association significative entre le :

• Syndrome des jambes sans repos,

• Syndrome de l’intestin irritable (SII) et

• SIBO.

Les résultats des l'étude sont frappants :

• 69% des personnes souffrant du syndrome des jambes sans repos ont également un SIBO, ce qui est une prévalence très importante comparés aux sujets sains.

• 65,6 % des patients ayant éradiqué le SIBO avec la rifaximine ont vu leurs symptômes du syndrome des jambes sans repos s’améliorer, parfois jusqu’à 50 %.

Ces observations suggèrent que le déséquilibre bactérien dans l’intestin grêle (SIBO) pourrait jouer un rôle dans le développement ou l’aggravation des symptômes du syndrome des jambes sans repos.

Syndrome des jambes sans repos et SIBO : le lien étroit

Les mécanismes reliant le SIBO au syndrome des jambes sans repos ne sont pas encore totalement élucidés, mais plusieurs hypothèses émergent :

1. Immunodépression

Les patients atteints du syndrome des jambes sans repos sont sélectivement immunodéprimés et donc plus sujet à la prolifération bactérienne (SIBO).

2. SIBO et auto-immunité

Le SIBO peut entraîner des modifications auto-immunitaires dans le syndrome des jambes sans repos et, par conséquent, il peut y avoir une accumulation ultérieure d'auto-anticorps dans le cerveau, les nerfs périphériques ou les deux.

3. Inflammation

Les modifications inflammatoires causées par le SIBO (provoquant des malabsorption) peuvent entraîner une carence en fer, qui à son tour, peut entraîner le syndrome des jambes sans repos.

Conclusion : SIBO et syndrome des jambes sans repos

Eradiquer le SIBO, s'il est présent chez les personnes qui souffrent du syndrome des jambes sans repos apparaît comme primordiale pour espérer améliorer les symptômes du syndrome.

Rosacée et SIBO

La rosacée se caractérise par une inflammation chronique de la zone centrale du visage et des yeux qui entraîne une gêne sociale et réduit considérablement la qualité de vie. Il s'agit d'une maladie assez fréquente, qui se classe au cinquième rang des diagnostics dermatologiques les plus courants.

• 46% des personnes atteintes de rosacée souffrent également du SIBO, ce qui est supérieur à la prévalence du SIBO en population générale.

• 87,5 % des malades de rosacée ont vu leurs symptômes s'améliorer, voir une récupération complète des lésions cutanées après éradication du SIBO. Ces améliorations ont persisté 9 mois après la prise de rifaximine (antibiotique pour traiter le SIBO)

Explication entre SIBO et Rosacée

Comme pour la fibromyalgie, les chercheurs spéculent qu'une perméabilité intestinale accrue causée par le SIBO se développe également chez les patients atteints de rosacée et SIBO favorisant la translocation dans le sang de produits bactériens (LPS) et de cytokines pro-inflammatoires, comme TNF-a, qui à leur tour pourraient être tenus responsables de l'inflammation cutanée.

Conclusion : SIBO et rosacée

La Rosacée est une pathologie courante dans la population. Identifier si l'on souffre du SIBO et éradiquer le SIBO pourrait permettre aux malades d'obtenir, chez certains, des améliorations cutanées significatives !