Les différents types de SIBO

Le SIBO est une prolifération intestinale de bactéries, mais il existe plusieurs types de SIBO ! Dans cet article nous allons voir les différentes classifications et types de SIBO, selon le type de gaz et de prolifération. Les distinguer est primordiale si l'on veut lutter efficacement contre !

Selon une revue scientifique publiée dans Gastroenterology, le SIBO pourrait toucher jusqu'à 15 % des adultes et est particulièrement fréquent chez les personnes atteintes du syndrome de l'intestin irritable (SII). Un diagnostic précis du type de SIBO est crucial, car chaque type (SIBO hydrogène, SIBO sulfure d’hydrogène et IMO) possède ses propres particularités, symptômes et implications pour la santé.

Classification et types de SIBO

Les microorganismes qui prolifèrent dans l'intestin grêle produisent différents types de gaz selon leur type et leur activité métabolique.

Ce qui différencie les types de SIBO est le gaz majoritaire produit, chacun ayant un impact spécifique sur la motilité intestinale et les symptômes ressentis.

1. SIBO hydrogène (H2) : lié à une production excessive d'hydrogène.

2. SIBO sulfure d'hydrogène (H2S) : caractérisé par une production de sulfure d'hydrogène.

3. IMO (Intestinal Methanogen Overgrowth) : production de méthane (CH4) par des archées, et non des bactéries.

Cette classification est essentielle pour adapter le traitement, car certains médicaments, traitements naturels du SIBO et protocoles alimentaires sont plus efficaces selon le type de gaz produit.

SIBO hydrogène

Description et mécanisme

Le SIBO hydrogène est causé par des bactéries (E. Coli, et Klebsiella) qui fermentent les glucides (FODMAP) de l’alimentation, générant de grandes quantités de gaz hydrogène. Bien que l'hydrogène n'affecte pas directement la motilité de l'intestin, on suppose que les bactéries, en fermentant les aliments riches en glucides fermentescibles produisent des molécules ostomotiques, c'est-à-dire des composés capables d'attirer l'eau et accélérer le transit. Le taux d'hydrogène serait donc le témoin de cette prolifération de bactéries dans votre intestin grêle, entraînant des symptômes de diarrhée, ballonnements et d'inconfort intestinal.

Symptômes spécifiques du SIBO hydrogène

Les symptômes incluent :

• Diarrhée chronique : plus de 3 fois par jour, et d'aspect liquide.

• Ballonnements : souvent après le repas, et causés par l’accumulation d’hydrogène dans l’intestin.

• Douleurs abdominales : généralement sous forme de crampes, liées à la pression du gaz.

Ces symptômes peuvent aussi entraîner de la fatigue, des maux de tête et des troubles du sommeil, car le SIBO perturbe la digestion et l’absorption des nutriments essentiels.

SIBO sulfure d'hydrogène

Description et particularités

Ce type de SIBO est causé par des bactéries productrices de sulfure d'hydrogène (Fusobacterium Varium), un gaz toxique lorsqu'il est produit en excès et qui peut perturber la fonction des cellules épithéliales de l’intestin et causer une inflammation. Le SIBO sulfure d'hydrogène est souvent associé à des symptômes plus intenses et se développe particulièrement chez les individus ayant une alimentation riche en protéines.

Symptômes du SIBO sulfure d'hydrogène (H2S)

Les symptômes incluent :

• Gaz nauséabonds : souvent décrits comme ayant une odeur d'œuf pourri, typique de la présence de sulfure d'hydrogène.

• Diarrhées : le sulfure d'hydrogène altère et accélère motilité intestinale et altère la paroi intestinale, provoquant des diarrhées, parfois violentes.

• Douleurs abdominales : crampes intenses, souvent exacerbées après la consommation de graisses (saturées).

• Nausées et fatigue : résultant de la difficulté à digérer les aliments correctement.

Mécanisme de production de sulfure d’hydrogène

Le sulfure d'hydrogène est produit par des bactéries en réponse à la fermentation des protéines et des acides aminés soufrés. Ce n'est pas tout, les bactéries coupables (Fusobacterium V) utilisent l'hydrogène produit par bactéries productrices d'hydrogènes (E. Coli, Klebsiella, etc) pour produire leur propre sulfure d'hydrogène (H2S). Des recherches récentes indiquent que ce gaz peut perturber l’intégrité de la paroi intestinale et provoquer une réponse inflammatoire.

IMO (Intestinal Methanogen Overgrowth)

L'IMO diffère du SIBO car il implique des archées plutôt que des bactéries. Ces microorganismes produisent du méthane en utilisant l'hydrogène, ce qui contribue au ralentissement du transit intestinal.

Mécanisme de production de méthane

Des études montrent que Methanobrevibacter smithii, une archée présente dans l’intestin, produit du méthane en fermentant d'un excès d'hydrogène et de glucides fermentescibles. Le méthane est un gaz dense, difficile à éliminer du corps et connu pour ralentir la motilité intestinale.

Symptômes de l'IMO

Les patients atteints d’IMO présentent souvent :

• Constipation chronique : le méthane ralentit la motilité intestinale, causant des difficultés de transit et une constipation parfois sévère.

• Ballonnements et douleurs abdominales : généralement après les repas, dus à la rétention des gaz et la difficulté d'évacuation.

• Fatigue : liée à la perturbation du microbiote et des cycles de digestion.

Comparaison des symptômes des trois types de SIBO

Voici un tableau pour aider à distinguer chaque type de SIBO en fonction de leurs signes distinctifs :

Conclusion sur les différents types de SIBO

Les différents types de SIBO - hydrogène, sulfure d'hydrogène, et IMO – nécessitent une approche individualisée. Bien que le traitement spécifique soit abordé séparément, comprendre chaque type est essentiel pour la gestion des symptômes. Un suivi régulier et des mesures de prévention permettent d’améliorer le confort digestif et de réduire les risques de récidive.

Références scientifiques

1. Rezaie, A., et al. (2017). Small Intestinal Bacterial Overgrowth in Irritable Bowel Syndrome. Gastroenterology, 152(6), 1106–1111.

2. Lupo, M., et al. (2018). The impact of hydrogen sulfide-producing bacteria on the gut and implications for health. Microbial Pathogenesis, 124, 169–177.

3. Pimentel, M., et al. (2020). Methanogens in human health and disease. American Journal of Gastroenterology, 115(10), 1607–1616.